Il n’y aura jamais de Yuka de la croquette
👎 Les tableaux comparatifs de classement de croquettes sont bidons.
La plupart des tableaux comparatifs visant à classer les croquettes se basent sur un paramètre, par exemple les protéines.
Parce que c’est la mode, on veut plein de protéines et pas beaucoup de glucides (mode qui changera peut-être avec la prise de conscience écologique, mais ce n’est pas le sujet).
Donc, on va classer les croquettes en fonction de leur teneur en protéines : seront bien classées celles qui en ont plein et mal classées celles qui en ont moins.
Sur le papier, c’est parfait, sauf que ça omet un petit détail :
💥 Votre animal n’a pas besoin de protéines, il a besoin d’acides aminés 💥
🤦♀️ Les mauvaises croquettes jouent au scrabble en polonais.
Un exemple souvent utilisé pour expliquer cette notion est celui du scrabble.
Dire «il faut beaucoup de protéines dans l’alimentation de votre animal» revient à dire «il vous faut beaucoup de lettres pour jouer au scrabble».
Sauf que si dans ces lettres je vous mets une majorité de S, Z, W et K, vous n’êtes pas près de gagner (sauf si vous jouez en polonais).
Pour les protéines, c’est pareil, si vous donnez à votre animal beaucoup de protéines mais de mauvaise qualité, il y en aura beaucoup dans ses selles mais peu dans ses muscles.
Qu’à cela ne tienne, classons les croquettes selon la qualité de leurs protéines ! Excellente idée, mon cher Watson, sauf que… (respirez, ça va faire mal)
💥 On ne connaît pas la qualité des protéines de la plupart des produits de petfood 💥
🥕 On ne peut pas comparer des choux et des carottes.
Comment évalue-t-on la qualité des protéines d’une croquette ?
En faisant un aminogramme, c’est-à-dire un recensement des acides aminés essentiels à l’animal à qui est destiné ce produit. En comparant cet aminogramme aux besoins de l’animal, on peut savoir si ceux-ci sont couverts.
Sauf que faire un aminogramme coûte cher (très cher), donc seules les marques vétérinaires et quelques bons élèves le font.
Pour ces marques, on connaît la qualité des protéines et elle est très bonne, voire excellente pour les produits destinés aux animaux malades.
En effet, dans ces marques, les personnes qui formulent sont capables de complémenter avec un acide aminé si celui-ci manque.
En dehors des marques vétérinaires… ils ne savent, le plus souvent, même pas ce qu’est un aminogramme… (demandez-leur pour voir).
🎓 Exigez la qualité, exigez un diplôme.
Au final, cela n’a aucun sens de comparer la quantité de protéines d’une croquette vétérinaire, qui contient tous les acides aminés essentiels à votre animal, à la quantité de protéines d’une croquette à la mode qui pourrait aussi bien être un broyat de carcasse (et vu la teneur en phosphore de certaines, c’est le cas).
Vous pouvez donc jeter vos beaux tableaux. Pour connaître la qualité d’une croquette, il faut connaître les compétences des personnes les ayant formulées.
Des vétérinaires, c’est bien, spécialisés en nutrition, c’est encore mieux.
Et si la marque publie dans des revues scientifiques internationales, là c’est le jackpot.
On appelle cela la créance (la confiance que vous pouvez faire à la marque pour nourrir votre animal correctement) et, un jour, il faudra en faire un tableau comparatif, mais ça ne va pas être joli joli pour les marques à la mode.
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