L’huile de coco : le faux espoir pour les propriétaires de chiens épileptiques

Par Charlotte Devaux  - août 29, 2024

Si votre chien est épileptique vous avez très probablement lu sur internet qu’il faudrait lui donner de l’huile de coco.

Pourquoi ? Car l’huile de coco contient des triglycérides à chaînes moyennes (TCM) dont certains ont montré un effet anticonvulsivant.

Les deux molécules ayant démontré cet effet sont l’acide caprylique et l’acide caprique.

Les études montrent qu’un aliment enrichi en ces deux acides gras à la dose de 9,7 g/Mcal permet en effet de diminuer la fréquence des crises.

Sauf que… l’huile de coco, si elle contient 55 % de TCM, ne contient que 7,2 % d’acide caprylique et 5,7 % d’acide caprique.

🚫 L’huile de coco n’est pas une bonne source de TCM

Soit Spike, un chien de 20 kg, entier, actif et épileptique.

Ses propriétaires souhaitent lui apporter de l’huile de coco à la dose ayant montré son efficacité pour diminuer les crises.

Son besoin énergétique étant de 1040 kcal par jour, la dose d’acide caprylique et caprique qu’il doit recevoir est de 10 g.

Sachant que l’huile de coco en contient 12,9 %, cela correspond à 77 g d’huile de coco par jour ! Soit 67 % de son besoin énergétique !

C’est rigoureusement impossible.

🔬 Les bons aliments utilisent des TCM purifiés

Les vétérinaires qui font de la recherche en nutrition connaissent bien ce problème, c’est pourquoi, dès que l’on cherche à obtenir un effet des TCM, que ce soit sur le cerveau, le cœur, ou dans la perte de poids… les aliments vétérinaires utilisent des huiles purifiées et non de l’huile de coco pure.

De plus, celle-ci est totalement dépourvue des acides gras oméga-3 et 6, essentiels aux chiens et aux chats.

Elle doit donc toujours être utilisée en complément d’une autre huile.

🚨 N’automédiquez pas votre chien épileptique

Si votre animal est épileptique, il reçoit probablement un traitement pour gérer ses crises.

Or, certains traitements nécessitent des adaptations alimentaires : pour gérer le risque de pancréatite, l’hyperphagie, ou stabiliser le taux de chlorure dont l’élimination du médicament dépend.

Ces adaptations vont rarement en faveur d’un apport majeur en graisses, qui peut favoriser le surpoids et/ou la survenue d’une pancréatite.


Vous avez ou suivez un chien épileptique ? Pour toute adaptation nutritionnelle envoyez-le vers un vétérinaire nutritionniste.

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Charlotte Devaux

Je réponds aux idées reçues qui circulent sur internet, pour remettre de la science au milieu des croyances. Le tout dans la joie, la bonne humeur et les punchlines.

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