Après Jean Marc Jancovici qui a affirmé sur RTL qu’un chien représentait 1 t de carbone par an, François Gemmene, membre du GIEC, a renchéri sur LCI que les chiens sont un désastre écologique responsables de la déforestation.
Alors, faut-il se débarrasser de son chien au nom de l’écologie ? Que dit la science ?
📚 Des études basées sur une méconnaissance de la filière petfood
L’étude qui circule le plus à propos de l’impact carbone des animaux de compagnie est celle de Grégory Okin publiée en 2017.
Or Grégory est géographe (en plus il publie seul…). Il est fort probable que dans son cursus il n’ait pas visité d’usine de petfood.
Grégory ignore donc que les morceaux utilisés pour le petfood n’ont pas le même impact que ceux utilisés pour les humains.
En effet, aucun animal n’est abattu pour le petfood, cette filière ne récupère que les parties d’animaux que les humains ne consomment pas pour raison culturelle.
Heureusement, par la suite, Peter Alexander et Heather Acuff ont rectifié cette erreur (ici en 2020 et là en 2021) mais bizarrement ces publications moins catastrophistes ont beaucoup moins fait le buzz.
🐩 L’impact de votre animal dépend de sa taille et de sa nourriture
Si l’impact environnemental de votre animal est bien moindre qu’annoncé, il n’est pas nul et la partie la plus importante repose sur sa nourriture.
En effet, si un chien de 15 kg n’aura un impact carbone que de 142 kg eq CO2/an s’il est nourri avec des croquettes, celui-ci augmentera à 481 kg eq CO2/an s’il est nourri avec de la pâtée (source) et culminera à 2472 kg eq CO2/an si vous lui cuisinez une ration maison avec du steak haché de bœuf !

🦗 Les insectes émettent plus de carbone que les sous-produits animaux
Une solution souvent proposée (par le marketing) serait de nourrir son animal avec des insectes.
Pourtant, l’impact carbone des insectes n’est pas nul et il est actuellement plus élevé que celui des sous-produits à base de volaille (1,36 à 15,1 kg eq CO2/an pour les larves de mouches noires contre 0,73 kg eq CO2/an pour les sous-produits de volaille – source).
🐔 Adopter petit et nourrir aux croquettes à la volaille
Alors, quelles solutions pour réduire l’impact carbone de votre animal ?
- Réduire la taille : un chihuahua aura toujours moins d’impact qu’un dogue allemand.
- Nourrir aux croquettes.
- Préférer la volaille aux ruminants. En effet, le bœuf et l’agneau constituent 5 % du petfood mais sont responsables de 50 % de ses émissions de CO2 (source).
Pour ne plus raconter n’importe quoi en nutrition et pouvoir conseiller les propriétaires souhaitant minimiser l’impact carbone de l’alimentation de leur animal…


